Ce que nous sommes importe peu... [Terminé]

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Ce monde je le connaissais par cœur. Un cœur, cela faisait des lustre que j’avais pas eu accès au monde des autres. Lyoko m’ennuyait presque, je l’avais connu vide, sans forme, sans couleur… Oh bien sûr il a été créé bien avant mon arrivée mais j’avais été seule, trop seule. Seule au point que je ne peux dévirtualiser quelqu’un sans éprouver un doute de le revoir un jour, car malgré tout les Lyoko-Guerriers ne sont que des gens comme moi, du moins je l’espérais. Depuis que notre Maître s’est relevé de sa défaite il ne pense qu’à se venger, ou tout du moins quelqu’un chose y ressemblant. Y avait-il vraiment qu’une histoire de guerre entre un autre monde ? Après tout le virtuel c’était nous, pourquoi XANA refusait-il d’admettre que la guerre était perdue d’avance… J’étais là, figée devant la mer numérique, à l’endroit même où plusieurs années auparavant j’avais sauté sans savoir ce qui m’attendait. Aujourd’hui je pouvais y plonger sans crainte même si le retour est parfois douloureux, se suicider sans mourir c’est un comble.
Du virtuel, rien que du virtuel. XANA sait pertinemment que je suis prête à lui donner n’importe quoi en échange d’une journée dans le monde réel. Malgré tout, je réalisai avec déception que si ici je représentais quelque chose, même une quelconque utilité, là-bas tout le monde pouvais se passer de moi. La preuve, je n’y étais pas et le monde n’était pas en déclin. Alors c’était ça que je voulais ? Avoir de l’importance ? C’est stupide.

Je me mis en marche vers une destination inconnue, fixant un point de ces yeux inexistants et qui pourtant me permettaient de voir. Ma robe ondulait, suivant les à-coups de mon bassin dans un vent chimérique. Aucune alerte n’était donnée, preuve de l’inutilité de ma marche forcée. XANA comptes-tu repartir à l’assaut après chaque défaite ? Dans un sens c’était la raison de mon existence, de notre existence, nous étions ici pour faire pencher la balance, pour la justice… La balance, qu’elle était inégale. J’avais vu les Lyoko-Guerriers en action, eux ne soupçonnaient même pas mon existence, tout comme bon nombre des nouveaux secrets de XANA.

Au loin une chose m’attira l’attention. Qui brillait donc de la sorte ? Qui et non quoi car je distinguais ses formes. Un Lyoko-Guerriers ? Non, notre Maître nous aurait prévenu, il s’agissait sûrement d’une de ses créations ou bien d’un de ces gens emmené ici mais n’ayant pas eu la lâcheté de se jeter dans la mer comment les appelait-on déjà… Ah, oui, les âmes errantes… Drôle de nom, après tout nous n’étions plus qu’un tas de pixel. Je me dirigeai vers lui d’un pas décidé mais calme, qui était-il, je devais savoir. Il était sûrement là pour les mêmes raisons que nous tous, peut-être pas… Et c’est cette dernière pensée qui me poussa à lui adresser la parole, nous n’étions qu’à quelques mètres assez loin pour qu’aucune hostilité n’ait lieu, je n’aime pas les affrontements inutiles. Une fois qu’il m’eut vu et seulement une fois cela fait, je m’approchai presque tendrement et j’allais à ses côtés, non loin d’un arbre, je lui passais devant tout en ayant feins de ne pas le voir. Je m’assis prêt de ce même arbre, je n’étais pas certaine qu’il ait tout de même compris ce que je voulais alors finalement, plus par fatalité qu’autre chose je lançais le visage tourné vers la mer numérique :

- « Il n’y a pas d’horizon, lorsqu’on en fait le tour l’on revient automatiquement à un endroit que l’on a déjà visité. Le passage des tours est réservés à quelques privilégiés mais n’amènent nulle part, au fond on ne rate rien à rester immobile... »

Je tournai alors la tête vers lui, un sourire presque inquiétant aux lèvres. Cependant je ne lui voulais aucun mal. Croyait-il que j’étais aveugle ? C’était fort probable tout le monde le croyait au début mais en attendant je me garderai de le lui avouer :

- « Assieds-toi, je t’en prie

, l’invitais-je alors.

»

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Adossé à l'un des arbres infini de la forêt, Mephiles était en proie à de nouvelles interrogations...combien d'autres mondes existait-il ? Pour lui, le monde n'était qu'un vaste champ de glace interminable sous un ciel obscur. Après sa rencontre avec Axel, l'être en armure avait reprit sa marche toujours ponctuée par ses interrogations sans fin, il ne tarda pas à faire une découverte. Une grande colonne blanche dont le haut était entouré d'une aura tout aussi lumineuse, un monument intriguant et attirant. Mephiles s'approcha puis il effleura la matière noire qui recouvrait la base de l'édifice, il eut un mouvement de recul lorsqu'il vit sa main passée au travers de l'édifice. De prime abord effrayer il décida de voir où ce monument pourrait le mener, il passa d'abord sa main dans la matière noire puis son corps tout entier.
Il fut émerveiller par le spectacle qui s'offrait à lui, un nombre incalculable d'interface qui semblait s'étendre indéfiniment. Mephiles s'avança vers la plate-forme située juste en face de lui, à chaque pas qu'il faisait un symbole s'illuminait jusqu'à former ce signe étrange qu'il avait vu sur le Mega-Tank. La créature observa attentivement ce mystérieux signe, Mephiles n'avait aucun souvenirs de ce qui s'était passé après ça, il se souvenait juste avoir émergé de la tour mais, dans un nouveau territoire : la Forêt.

Mephiles quitta l'arbre où il était adossé et commença l'exploration de ce nouveau monde, peut être qu'il trouverait encore d'autres édifices comme celui sur la banquise. Alors qu'il découvrait paisiblement son nouvel environnement, quelque chose le força à s'arrêter, plus précisément un bruit... des pas ? L'être en armure patienta calmement, il espérait rencontrer quelqu'un comme Axel...ou quelqu'un qui serait comme lui. Cette mystérieuse personne était désormais suffisamment proche pour voir à quoi elle ressemblait. Elle n'était pas trop grande presque la même taille que lui, sa peau était sombre, on aurait dit qu'elle était recouverte d'un minerais noir et elle portait une robe qui laissait voir ses jambes rocailleuses. Cette étrange personne continuait de s'approcher de lui, il commençait à la voir plus en détails, le haut de son visage était également recouvert de cette étrange roche...serait-elle aveugle ?
Elle s'arrêta non loin de lui avant de parler calmement, ses paroles donnèrent naissances à de nouvelles questions dans l'esprit de Mephiles. Les tours...était-ce le nom de cet étrange édifice qu'il avait traversé il y a quelque temps ? Elle semblait en savoir beaucoup sur ce monde. Elle tourna la tête vers Mephiles en affichant un sourire qui laissait l'étrange créature de marbre. La mystérieuse inconnue invita alors Mephiles à s'asseoir ce qu'il fit tranquillement tout en déposant sa hache à côté de lui.

- Bonjour.

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« Bonjour », pourquoi ne m’étais-je pas contenté de lui dire ça. J’étais peut-être trop complexe, trop secondaire pour m’en tenir à un discours aussi simple. Non pas que la simplicité me révulse, au contraire, je n’arrive jamais à faire simple. Je voyais bien à quoi il ressemblait, il n’avait rien d’humain si ce n’était le don de la parole et un accoutrement digne d’un Lyoko-Guerrier. Néanmoins l’un d’eux ne m’aurait jamais approché de la sorte. Une âme errante, ce ne pouvait être que ça, sinon quoi d’autre ? A ce simple mot « Bonjour » je lui adressai une mine enjouée, il m’avait répondu mais il était loin d’être un grand bavard :

- « Pourquoi t’es-tu assis ? »

Ma question n’était pas réellement celle-ci, je voulais simplement savoir pourquoi il avait accepté cette invitation avec si peu de méfiance. Ne connaissait-il pas les dangers de Lyoko ? J’aurais pu être n’importe qui mais il m’avait approché, peut-être que dans un sens ce corps si avenant faisait ses preuves. Mon attention, sans la regarder, se focalisa sur la hache, quelle drôle d’arme pour une si petite créature, XANA aurais-tu créer ce programme ? Je ne me méfiais pas le moins du monde de ma nouvelle rencontre, peut-être parce que malgré cette grosse armure on pouvait voir qu’il n’était pas si for que ça. Du moins, pas pour l’instant, je pris soudain la parole, balayant de la tête la zone comme pour sentir sa présence qui m’était pourtant parfaitement visible :

- « On m’appelle H.E.A.R.S. »

Je me mis à lui sourire, oui, le sourire c’était sûrement ma plus grande arme. Bien plus puissante que n’importe quel don, aussi dévastateur soit-il. Se présenter c’était élémentaire, certes, ce n’était pas mon vrai nom, enfin… Si mais pas celui que je m’étais créée, HEARS c’était le nom que mon Maître m’avait donné, le nom d’un programme, pas d’une personne. J’aurais aimé qu’il me parle un peu plus, qu’il participe au dialogue que j’essayais d’entretenir avec un « Bonjour ». Dans un sens, une âme errante c’était toujours bon à prendre pour défendre XANA.

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Mephiles fut plus que surpris par la question de cette étrange personne, même si aucun sentiment ne reflétait dans son regard vide. C'est elle-même qui l'avait invité à s'asseoir et maintenant elle lui demandait pourquoi il l'avait fait. Elle était assez étrange de plus son apparence...serait-elle comme lui ? Un être condamné à vivre sans raisons dans ce monde sans fin.

- En quoi est-ce un mal de répondre à ton invitation ?

Mephiles n'était vraiment pas habitué à parler avec quelqu'un et cela se sentait dans sa voix, il ne savait pas vraiment quoi dire ni même quoi faire. Mephiles pris doucement sa chaîne de glace dans sa main droite, cette dernière avait beau être lié à son bras il ressentait le besoin de la tenir mais, pourquoi ? Il ne se sentait pas menacer par qui que ce soit et son interlocutrice ne semblait pas lui vouloir du mal...agissait-il encore par instinct comme lorsqu'il a érigé le mur de glace ? La mystérieuse femme ne tarda pas à lui révéler son nom. Hears ? Mephiles aimait bien ce nom. Elle afficha alors un doux sourire, Mephiles décida de faire un effort et de parler un peu.

- Mon nom est Mephiles.

Bon c'était pas grand chose mais, c'était mieux que le silence. La créature en armure aurait bien aimée en dire plus mais, il en était tout simplement incapable. À part cela et le fait qu'il manipule surement la glace il ne savait absolument rien sur lui-même. Il espérait que Hears pourrait l'aider, il ne supportait plus de vivre dans le grand inconnu, il espérait de tout son être qu’elle pourrait l’aider à sortir de son calvaire.

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A sa question j’haussai les épaules. Rien, il n’y avait rien de mal. Cependant pourquoi avait-il songé à mal dès le départ ? Je pouvais tout aussi bien lui poser la question dans l’autre sens, à savoir pourquoi répondre à l’invitation d’une parfaite inconnue. Qu’importait vraiment, je ne juge jamais personne, ou plutôt je m’efforce de ne pas le faire, je suis sûrement la première à souffrir de mon apparence. Quoique Mephiles semblait tout aussi affecté que moi. Il n’était peut-être pas humain après tout, et s’il ne l’était pas présentement peut-être l’avait-il été un jour. Mephiles, je n’en avais jamais entendu parlé et pourtant je suis sensé tout entendre. A l’évocation de son nom j’avais incliné légèrement la tête comme pour accueillir ses paroles. Les présentations étaient faites, nous n’allions à l’évidence pas tergiverser sur nos origines que j’imaginai tout aussi pénibles que les miennes.
J’ignorai pourquoi, il me semblait égaré, non pas sur le plan physique mais je sentais dans sa voix, dans sa tonalité et son articulation quelque chose de faux. Sûrement l’avais-je dérangé dans quelques pensées évasives. J’essayais de comprendre avant de le connaître, connaître c’était se faire un jugement, comprendre c’était interprété. Seulement j’avouai avoir du mal à cerner cet étrange personnage, il semblait débarqué de nulle part et je n’étais pas certaine qu’il se rende compte de tout ce qui se passait. Je m’enquis finalement dans une discussion toute autre que celle que j’avais envisagé :

- « Si tu es prêt à perdre ton temps avec moi c’est que tu n’as pas plus important à faire j’imagine. Cependant… »

Je me coupais en plein milieu de ma phrase et me levai, l’incitant de par se fait à me suivre, j’espérai qu’il suive l’idée principale. Je m’approchai du bord de la route, à quelques mètres de l’arbre. Assez près pour voir la mer, trop éloigné pour tomber par accident. S’il savait où il était, nul doute qu’il n’écouterait pas ce que j’allais lui dire, toujours est-il que ces quelques mensonges me permettraient d’en savoir d’avantage :

- « Ceux qui veulent s’en sortir sautent dans le vide. »

Là était le piège. « s’en sortir », sortir oui mais d’où ? De la vie ? De Lyoko ? D’une existence insatisfaisante ? Je ne le laisserai pas plonger comme je l’avais fait, je voulais simplement voir si son désespoir était aussi prononcé que le mien. Entre se sentir éloigné de tout et tenter le tout pour le tout il y avait une marge énorme. Mephiles, dis-moi qui tu es, dis-moi ce que tu veux, ce que tu souhaites, dis-moi tout, je suis curieuse. J’eus soudain un rire frivole, cette voix, ma voix était doublée, comme si quelqu’un d’autre parlait en même temps que moi mais avec un ton de différence, mon rire, à l’image de ma voix fut double. Je ris d’être là, à expliquer des choses inexplicables mais je ris aussi de notre situation, et s’il sautait ? Peut-être que lui il trouverait le moyen de sortir définitivement…

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À en juger par la réaction de Hears, elle semblait ne pas attendre ce genre de réponse à la question de Mephiles mais, il espérait une autre réaction et ainsi pouvoir comprendre un peu plus la façon de penser de cette étrange personne. Malgré l'impossibilité de lire dans le regard de son interlocutrice, il sentait qu'elle avait remarqué le ton peut confiant qu'il employait avec elle.
Hears débuta un nouveau dialogue avec lui, elle marqua une légère pause le temps de se relever, elle s'approcha du bord de la route qui donnait sur le vide absolu avant de continuer sa phrase... ceux qui veulent s'en sortir sautent dans le vide ? La fin de cette phrase raisonnait dans le crâne de la créature en armure. Mephiles se leva avant de se diriger à côté de Hears, faisant grincer les lames de sa hache sur le sol du territoire.

- S'en...sortir.

Serais-ce possible ? Un simple saut pourrais le libérer de cet enfer ? Il pourrait seulement par une méthode aussi simpliste être délivré de son supplice. Finit ce chemin de questions sans réponses, finit toutes ces heures passer à se torturer l'esprit sans pour autant avoir le moindre éclaircissement sur sont passer. Peut être que tout allait enfin prendre fin, maintenant. Plus rien n'existait autour de Mephiles, il ne voyait plus que cette eau lumineuse en bas, ce liquide salvateur était peut-être sa seule et unique chance de pouvoir enfin vivre pleinement.
Mephiles s'avança lentement vers le bord, enfin il allait être libéré de son univers de souffrance sans fin. Mais exactement au même moment que le pied droit de Mephiles se trouva au-dessus du vide numérique, l'oeil vert émeraude se volatilisa dans les ténèbres de la visière de son heaume. Soudainement une plaque de glace surgit du bord de la route empêchant Mephiles de faire le grand saut.

Mephiles pencha la tête vers la plaque de glace, il lâcha sa chaîne de glace et sa hache vint rapidement se loger au creux de sa main. L'œil vert de Mephiles réapparut dans les ténèbres du heaume, la créature eu alors un mouvement de recul...d'où sortait cette glace ? Est-ce que...c'était lui qui venait de faire ça ? Pourtant, il n'arrivait pas à s'en souvenir. Il avait beau réfléchir il se souvenait juste d'avoir commencé à marcher vers l'océan numérique, mais après...rien, le néant total.
Mephiles tourna la tête vers Hears dans l'espoir qu'elle ait une réponse à lui donner.

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Je l’entendit me répondre, ou plutôt se parler à lui-même, une pensée à voix haute, c’était amusant. Allait-il me faire ? J’en doutai, quelque part je ne voulais pas qu’il souffrir au point de vouloir mettre un terme à son périple malgré tout il s’avança et arriva à mon niveau, puis un peu plus loin jusqu’à presque mettre un pied dehors. Je fus surprise de par ce qui venait de se passer, de la glace ? Impressionnant, que voulait-il faire en usant de son pouvoir maintenant ? Car oui, ce ne pouvait autre chose qu’un don, tout le monde ne peut pas créer de la glace comme bon lui semble.
Je le regardai du coin de l’œil, curieuse de cette réaction face à sa création. Se doutait-il au moins que c’était lui ? Il me regarda et moi j’étais toujours perdu dans le lointain. L’un voulait tenter le coup, l’autre refusait de le laisser tomber. Mephiles était partagé à l’idée de sauter, c’était compréhensible. Mon plan avait fonctionné, bien sûr pas exactement comme je l’avais prévu mais c’était toujours ça, il me regarda alors et, sentant que ses yeux, ou plutôt son œil me fixait je détournai la tête pour me retrouver face à face avec cet être si étrange :

- « Pas très bavard, hein…

lui lançais-je amusée.

»

Toutefois, même si ses paroles étaient limitées, je savais désormais une chose : il contrôlait de manière plus ou moins volontaire la glace, ça serait sûrement utile un jour et puis, pour le comprendre je devais saisir les informations qu’il me donnait car je ne pouvais pas tout deviner non plus. Je ne comptais pas lui dire le contraire de ce que je lui avais affirmé il y avait de ça quelques secondes, la mer numérique était sûrement le moyen de s’échapper, du moins si XANA ne vous repêche pas. Alors oui, je le laissais dans le doute, après tout il ne semblait pas décidé à y aller alors à quoi bon lui enlever toute illusion d’échapper à ce qui le hante.
Cette armure, cette arme, cette glace. Etait-ce un ancien Lyoko-Guerriers égaré ? Non, impossible. Je tentai alors de me convaincre que c’était une âme errante qui ne semblait pas connaître grand-chose de son monde. Venait-elle d’arriver ? J’avais beaucoup de questions qui restaient muettes, à quoi bon, les questions n’avancent à rien si elles ne sont pas précises :

- « Que sais-tu faire d’autres ? »

Interrogation volatile, qu’il y réponde ou pas j’aurais ma réponse un jour ou l’autre de toute façon. Je le voyais déjà en ennemi, en opposant à ce monde parfait que XANA tentait de créer, un être hostile que les Lyoko-Guerriers useraient comme d’un vulgaire jouet, je ne voulais pas qu’il profite de lui. Il n’y avait qu’une seule et unique vérité, celle de XANA. Je savais que grâce à lui je pouvais aller sur Terre et c’était bien la seule chose qui me faisait le servir avec tant de ferveur.

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Mephiles observa Hears il était totalement désemparé, de plus l'absence d'oeil sur le visage de cette étrange personne le troublait au plus au point. Tout s'enchaînait beaucoup trop vite pour lui, il venait d'apprendre qu'un simple saut pourrait le sauver de son enfer, mais sont pouvoir venait encore de se manifester ce qui signifiait qu'il était donc en danger. Mephiles ne savais plus quoi penser... Hears était-elle vraiment quelqu'un de confiance ? Elle lui fit face avant de lui faire une petite remarque sur un ton amusé. Oui elle avait raison, Mephiles n'était pas du tout bavard et maintenant son manque de parole risquait de devenir beaucoup plus fréquent. Pouvait-il vraiment lui faire confiance ? Devait-il croire les paroles d'une personne qu'il venait juste de rencontrer, où alors devait-il écouter son instinct glacial ?
Il posa sa main gauche sur son front, il ne pouvait plus supporter le poids de toutes ses questions qui ne trouvaient évidemment aucune réponse ! Il lâcha sa hache qui propagea une fine couche de givre au contact du sol. Que pouvait-il faire...que devait-il faire ? Hears reprit la parole en lui demandant ce qu'il savait faire d'autre. Mephiles n'avait pas besoin de réfléchir s'il devait lui répondre ou non... de toute façon la réponse ne risquait pas de lui compter un quelconque préjudice.

- Je n'en sais rien...

Il se demandait par contre si Hears allait le croire. De toute façon il ne pouvait rien répondre d'autre, il ne savait rien sur lui-même. Mais même s'il pouvait en dire plus... est-ce qu'il l'aurait vraiment fait ? Une nouvelle question dont il n'avait pas la réponse.

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Il était perdu, j’avais raison. Tellement perdu qu’il n’avait même pas remarqué les fondements de ma remarque, après tout comment aurais-je pu deviner ce qu’il venait de faire sans le voir de mes propres yeux… Mais non, lui était passé outre, perdu, oui c’était le mot. Il ne savait pas ce qu’il pouvait faire, comprenait-il au moins ce qui se passait ici ? Rien n’était moins sûr. Je restai silencieuse à sa remarque, il ne savait rien alors à quoi bon continuer un dialogue de sourd. Tout compte fait, je savais à quoi m’en tenir. Si Mephiles devait être un adversaire je l’imaginai bien patauger à user de ses dons, quoique cette plaque de glace était apparue assez subitement. Contrôlait-il la moindre chose…
Je supposai qu’il avait compris que la mer numérique n’était pas le moyen de se libérer, ou en tout cas j’espérai qu’il ne le ferait pas, dans son propre intérêt bien sûr. Son ignorance m’attristait quelque peu, oui c’était dommage qu’il se sente si perdu, ça se voyait à sa manière de se déplacer d’ailleurs comment avait-il atterrit ici… S’il était comme moi il ne devait pas s’en rappeler, sûrement que finalement nous étions tous venu ici de la même manière. Soudain, une question me parue évidente, élémentaire même, mais après tout je n’étais sûre de rien avec Mephiles :

- « Sais-tu quelque chose sur cet endroit, Mephiles ? »

J’avais presque l’impression de le prendre pour un idiot, ce qui n’était certainement pas le cas. Il y avait deux possibilités, soit il se fichait éperdument de ce que je pouvais lui dire en faisant mine de ne rien connaître, soit il venait de débarquer sur ce continent inconnu qu’était Lyoko. Dans les deux cas je ne pouvais pas lui apporter grand-chose. Je m’écartai du bord, commençait à suivre le chemin bordé d’arbre comme pour retracer les pas de ma nouvelle rencontre. Là-bas, du chemin d’où il venait, la tour. Finalement peut-être que c’était bel et bien un Lyoko-Guerriers… Je peinais réellement à mettre le doigt sur ce qui clochait chez lui, car il y avait forcément quelque chose qui n’allait pas dans son comportement, voire dans ses deux groupes nominaux qu’il venait de me sortir.

Le fait qu’il ne soit pas bavard n’était pas une tare, au contraire ça lui évitait de parler pour ne rien dire. Seulement s’il ne m’aidait pas je ne pouvais pas l’aider et s’il ne me parlait pas je ne pouvais pas lui parler. Alors quoi, on en resterait là ? Sûrement, c’était dommage… Je m’arrêtai au niveau de la tour, c’était donc de là qu’il venait ? J’ignorai quelle tour était reliée à celle-ci et je n’avais pas envie d’essayer. J’espérai quand l’emmenant ici il m’expliquerait quelques détails, cependant je ne me faisais pas d’illusion quant à la loquacité du personnage qui m’accompagnait.

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Hears lui posa une nouvelle question qui eut l'effet d'un coup de feu dans son esprit. Où était-il ? Ça faisait longtemps qu'il ne c'était pas poser cette question. Aussi loin que remontait ses souvenirs il se souvenait juste d'avoir ouvert les yeux au coeur d'une vaste étendue de glace sous un ciel noir...rien de plus. Peut être que Hears savait où ils étaient, c'était même presque évident. Elle savait pour le vide et le danger que cela impliquait de faire le grand saut... ou le terme danger convenait parfaitement, la glace ne se serait jamais manifesté dans le cas contraire. Mais au moins grâce à ça, ce qu'il pensait venais de se confirmer, son pouvoir se manifestait donc bien en présence du moindre danger.

- Non... je ne sais rien.

Il n'en pouvait plus, à chaque fois il répondait la même chose... Combien de temps allait-il encore devoir vivre dans le parfait inconnu ?! Mephiles observa Hears s'écarter du bord et se diriger vers son point de départ, l'arbre où ils avaient entamé leurs discutions. Cependant, elle ne s'arrêta pas à ce point précis et continua sa route, intrigué Mephiles décida d'emboîté le pas. Ils finirent devant l'édifice qu'il avait traversé lorsqu'il était sur la banquise, en y repensant il ne savait toujours pas comment il avait pu s'y prendre pour finir ici. Peut être qu’Hears avait des réponse à ses questions.

- Dit moi. Tu sais de quoi il s’agit ?

Mephiles ne préférait pas rentrer dans le détails toute suite, surtout qu’il n’avait pas grand-chose à dire au sujet du monument blanc. Après tout qu’est-ce qu’il pourrait lui dire de plus ? Qu’il avait pénétrer à l’intérieur de l’édifice, qu’il avait tout simplement perdu conscience et qu’en sortant il c’était retrouvé ici ?

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Les tours je ne savais pas ce que c’était, du moins pas directement. Je savais à quoi elle servait, après de là à savoir la raison de leur présence, c’était s’éloigner de mes connaissances. Je tournai alors la tête en sa direction, j’étais heureuse qu’il me pose la question, j’en avais presque préparé la réponse à l’avance. Mephiles, enfin tu ouvres les yeux. Fuir seul cet endroit était impossible et j’envisageai peut-être d’emmener d’autres personne avec moi lorsque j’aurais trouvé le moyen de partir loin d’ici, en attendant je me contentai d’obéir, quelque part j’étais frustrée de devoir attendre les accords de XANA pour sortir d’ici, de toute façon je n’avais pas le choix. Peut-être que Mephiles l’avait, ce choix. Je repris alors mon observation de la tour, cette tour que je connaissais par cœur, comme toutes les autres d’ailleurs, puis comme pour appuyer un regard invisible, je lui répondis avec une certaine complicité à la manière de quelqu’un qui partagerait quelque chose que l’autre avait déjà :

- « C’est XANA

, dis-je simplement.

»

J’eus à nouveau un sourire, décidément Mephiles m’amusait. Je ne me moquais pas de lui, loin de là. J’étais certaine qu’à l’évocation du nom de notre créateur il se rappellerait des choses, au cas contraire peut-être que cela ne ferait rien. J’étais fortement intriguée, voire intéressé par cet être. Mon apparence ne l’avait pas repoussé, il fallait dire que nous n’étions pas forcément très beau à l’œil, sûrement que ce qu’il y avait dans cette armure était plus important que la dorure de celle-ci :

- « C’est avec ces tours que XANA nous protège. »

Comment tout lui expliquer sans qu’il se perde dans les méandres de l’incompréhension. Je ne savais pas jusqu’où ses connaissances allaient. J’aurais aimé lui expliquer la situation, lui dire, lui expliquer, lui apprendre mais son esprit semblait tellement vide que j’avais peur que mes mots se perdent et ne viennent alimenté le chaos qui devait sévir sous cette armure. Non, il était loin d’être stupide et ne pas comprendre ne faisait pas de lui un idiot. Perdu, c’est tout ce qu’il était, perdu :

- « Des êtres nous veulent du mal, Mephiles. Si XANA ne nous protégeait pas des autres cela ferait bien longtemps que l’on aurait disparu, sans XANA il est inutile d’espérer sortir d’ici un jour, nos propres moyens ne suffisent pas. »

Défaitisme ou optimisme ? Un peu des deux, j’étais plutôt optimiste de nature, disons pour faire simple que sans XANA je ne serais plus là, comment s’acharner contre quelqu’un qui vous a fait tant de bien... Je ne disais pas que les intentions du programme étaient louables mais s’il fallait passer par ce chemin pour la liberté, alors je l’emprunterai.

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Hears observait attentivement l'édifice blanc, son manque de réponse immédiate inquiétait Mephiles de prime abord, mais après tout elle cherchais tout simplement comment expliquer la situation à Mephiles. Parler de quelque chose de complexe à un amnésique ça ne devait pas être très simple. La réponse donnée par Hears ne laissa pas Mephiles indifférent... Xana.
Axel lui avait déjà parlé de ce Xana, mais malgré cela Mephiles n'en savait pas beaucoup plus. Mis à part que c'était un programme qui désirait contrôler le monde... restait à savoir quel monde, Mephiles ignorait le nombre de monde existant et ce détails était assez gênant. Par contre, si ce que disait Axel était vrai... pourquoi Hears affirmait le contraire ? Mephiles se sentait perdu, qui devait-il croire ? Quel était le bon camp à rejoindre ? Celui de ce Xana, où celui d'Axel...

- Je ne comprends pas. Quelqu'un m'avait pourtant dit que Xana représentait le mal...

Si Hears ventait les activités louables de Xana ça ne pouvait dire qu'une chose, elle était avec lui. Pourtant, à écouter Axel Xana était le mal absolu et Hears ne semblait pas avoir des intentions néfastes. Un autre point qui soulevait d'autres question avait pour source cet édifice, cette tour. En quoi ce monument pouvait-il permettre à Xana de protéger ceux qui étaient de son côté.
Hears avait peut-être la réponse, mais il préférait patienter, s'il s'écoutait il aurait déjà assaillit son interlocutrice d'un nombre incalculable de questions. Encore un détail qui chiffonnait l'être en armure, Xana serait le seul capable de les délivrer de ce monde ? Si c'était vrai, le camp que Mephiles devait choisir se révélait évident : Xana était la clé à tous ses problèmes.

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Le mal, oui c’était aussi ce que certains disaient, mais le mieux n’était-ce pas de se faire sa propre opinion ? Il avait dû rencontrer des Lyoko-Guerriers, ou tout du moins des partisans de l’autre camp. Ca me rendait triste, oui, c’était dommage, vraiment dommage, je pensais que Mephiles était vide de toute corruption je m’étais trompée. J’avais l’impression que personne n’était capable de comprendre, j’avais cru l’espace d’un instant que cet être en armure puisse être différent, qu’importait vraiment, pour moi XANA n’était ni bon ni mauvais. Il servait ses intérêts, tout comme je servais les miens par son intermédiaire.
J’ignorai pourquoi mais une soudaine colère m’envahit. Personne ne comprenait, pourquoi m’acharnai-je à essayer de dialoguer à chaque fois cela se soldait par le même bilan. De la colère, ce n’était peut-être pas ce que je ressentais, c’était un mélange de lassitude et de frustration. Le mal était pour moi une notion trop évasive, ce qui n’est pas de notre côté est donc forcément malsain ? Non, sur Lyoko chacun avait sa part de responsabilité, en particulier à cause des rapports que l’on pouvait entretenir avec les différentes personnes s’y trouvant. Après tout c’était bel et bien XANA qui déclenchait les attaques sur Terre, cependant rien n’obligeait Jérémie et sa bande à nous détruire :

- « Ce quelqu’un doit sûrement être chez lui à l’heure qu’il est… »

Je serrai le poing dans un crissement de sable. Chez lui… Ca sonnait si faux dans ma tête, pourquoi rêvais-je d’une vie que je n’avais peut-être jamais vécu… Il ne faisait nul doute que celui ou celle qui avait parlé avec Mephiles était un Lyoko-Guerriers, une âme errante n’aurais jamais pris parti et, si toute fois elle l’avait fait, ne se serait pas risquer à exposer son point de vu de la sorte. Affirmer que XANA est le mal au sein même de son domaine revenait à appeler sa propre mort, à condition bien sûr que l’on n’ait aucune attache, ce qui était le cas des Lyoko-Guerriers :

- « Ces gens là ne comprennent pas... Ils veulent notre disparition, ils veulent nous détruire au profit de leur existence. Leur seul et unique but est d’arrêter le fonctionnement de ce monde, arrêter notre fonctionnement… »

Comment pouvais-je lui faire part de mon point de vu sans l’influencer… Je ne voulais pas qu’il me prenne pour une quelconque personne chargée de recruter un maximum de monde, je voulais simplement que lui comprenne. Dans l’espoir qu’il le répète un jour et qu’enfin on s’intéresse à notre cas, qu’on s’intéresse à nous, qu’on nous sauve. Seulement, la liberté pour le moment seul XANA pouvait nous la donner. Peu de temps, certes, mais c’était grâce à lui que je pouvais sortir d’ici de temps à autre :

- « Ils se fichent de ce que nous sommes, ils se fichent de ce que nous pouvons penser ou ressentir. Je les vois combattre, pour eux c’est un jeu, certains rient en tuant les créations de XANA car ils savent pertinemment que s’ils meurent ici il y a tout un autre monde qui les attend. Puis ils reviennent et repartent pendant que nous nous restons à les attendre et qu’eux réfléchissent au moyen de nous anéantir. »

Je baissai la tête de déception, à moins que ce ne soit du désespoir. Je lâchai un soupir, rien ne changerait, nous étions condamnés à continuer cette lutte interminable pour quelques heures de liberté :

- « Comprends-tu, Mephiles ? Je ne sais pas si XANA est le mal absolu, après tout peut-être qu’il l’est… Cependant ce n’est pas la question à se poser, j’ai longtemps réfléchis à ce que je devais faire jusqu’à en perdre la tête mais finalement le raisonnement à avoir est loin d’être compliqué. Si XANA est en déclin alors nous allons mourir… Veux-tu mourir Mephiles ? »

Je tournai lentement la tête vers lui. Je lui posais là une sorte d’ultimatum, oui, voulait-il réellement aider les Lyoko-Guerriers au point de provoquer sa propre perte ? Si j’avais eu des yeux sûrement que je l’aurais questionné du regard, hélas cela m’était impossible.

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Il ne pouvait voir ces yeux pour confirmer ses pensées, mais il la sentait, cette colère montante. L'aurait-il contrarié ? Pourtant, il désirait tout sauf ça, il s'était juste contenter de répéter ce qu'il avait entendu alors... pourquoi cette réaction ? S'il avait su qu'elle réagirait de cette manière il n'aurait rien dit. D'un geste hésitant il déposa sa main sur l'épaule de Hears.

- Je ne voulais pas t'offenser Hears... je ne faisais que redire ce qu'on m'avait dit.

Mephiles s'en voulait terriblement, il avait enfin trouvé quelqu'un qui semblait vivre comme lui et il venait peut être de tout gâcher. L'être en armure retira doucement sa main avant de la laisser retomber mollement, l'explication de Hears le troublait. Les gens comme Axel n'aspirait donc qu'à anéantir ce monde et eux dans le lot ? Ça leur étaient donc égal de savoir qu'ils disparaîtraient en même temps que ce lieu ? Mephiles était encore plus perdu, qui il pouvait croire ? Il ne savait pas qui aider, quel camp rejoindre, mais il ne pouvait pas non plus resté seul... la solitude reviendrait pour lui à reprendre ses parcourt infinis parsemés d'énigmes sur sa propre existence qui bien sûr ne possédaient aucune réponses.
Hears enchaîna sur un détail qui interpella la créature. Pour ceux comme Axel, ce monde ne se résumait qu'à un jeu ? Des vies... leurs vies étaient sur la balance et pourtant ces personnes osaient prendre ce monde étrange pour un jeu. Comment pouvaient-ils prendre du plaisir à tuer les créatures de Xana ? Peut importe leurs actions ça restait des êtres vivants !

Mephiles remarqua Hears baisser la tête avant de soupirer. Souffrait-elle de la situation actuelle ? Probablement, Mephiles serait sans doute dans le même état qu'elle si il était à sa place. Elle reprit la parole avant de poser une question assez particulière. Mephiles baissa la tête quelques secondes avant de plongé sons regard vers le vide numérique.

- Je ne sais pas… une partie de moi voit la mort comme unique solution, mais l’autre…

Mephiles tourna ensuite l’œil vers son bras droit, prisonnier de sa chaîne de glace.

- Je… Je ne sais pas quoi faire.

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Il se sentait visé, dans un sens nous l’étions tous. Cette main sur mon épaule, était-elle sincère ? Je m’efforçais de lui expliquer la situation et lui il s’inquiétait de ce que je pensais, il était gentil, amical même. A ma question il y répondit comme toutes les autres fois : je ne sais pas. Mon poing se relâcha enfin, laissant s’échapper quelques poussières noirâtres due à la pression, cette armure était utile mais mon dieu qu’elle était fragile, pas comme celle de Mephiles j’imagine. J’apposai finalement ma main sur son épaule pour lui rendre son geste, je ne savais pas s’il avait compris les enjeux de tout ça mais en attendant il m’était sympathique.
Apparemment il voulait mourir, et moi qui me battais contre le destin pour que ça n’arrive pas, nous avions des visions d’avenir bien éloignées. Le saut dans la mer numérique n’était pas une solution viable, si XANA décidait qu’il resterait ici il allait faire pareil que pour moi, et malgré les avantages que cela représentait je ne pouvais souhaiter une telle chose à Mephiles :

- « Sauter dans la mer numérique ne mène pas forcément à l’échappatoire que tu sembles envisager. »

Devais-je lui dire ce qui m’était arrivé ? Ce qui était aussi peut-être arrivé à d’autre ? Je réfléchis un instant, était-ce bon de le surcharger d’information ? Sûrement pas, mais pour qu’il comprenne il le fallait. J’ôtai ma main de son épaule, je n’allais pas tout lui dire, de toute façon il n’y en aurait pas besoin, les mots sur ce genre de chose étaient un luxe et je ne m’attardais pas sur les éléments futiles :

- « Je suis désolée Mephiles mais si XANA souhaite te garder il le fera. La mer numérique nous détruit, elle efface notre corps, notre conscience, notre essence cependant XANA peut tout remettre en ordre, il ne se débarrasse que de ceux qui, selon ses critères, le méritent. »

J’insinuai de par ce fait mes sentiments pour le guerrier des glaces. Je ne pensais pas qu’il méritait une quelconque fin, pourquoi ne pourrait-il pas vivre dans le nouveau monde ? Sûrement que son apparence n’était pas la même sur Terre, après tout nous étions tous différents dans le monde réel. J’étais curieuse, peut-être trop… J’aurais pu profiter de sa crédulité, l’inviter à nous rejoindre, le pousser s’il refusait, mais rien. J’étais loin d’être cruelle, loin d’éprouver une quelconque animosité envers les autres, enfin, pas contre ceux qui comprennent. Alors j’allais lui laisser le choix, lui dire ce qui était possible ici, rien de plus :

- « Le plus important sur Lyoko ce sont les tours. Lorsque XANA les activent les autres arrivent et tentent de l’arrêter… Lorsqu’elles virent au rouge c’est que l’autre monde est en danger, en revanche lorsqu’elles sont blanches c’est notre monde qui devient vide de vie, il n’y a rien qui se passe lorsque les tours sont inactivent… XANA ne fait peut-être pas les choses comme il faut mais je suis convaincue que si nous parvenons à l’aider il nous libèrera dans son nouveau monde. »

Je lui donnai ma théorie, celle que j’avais mise de longue année à établir, celle qui me faisait vivre, celle qui me faisait espérer. En défendant les tours activées nous participions aux plans malsain de XANA mais en les laissant désactivées les Lyoko-Guerriers auraient le champ libre pour prévoir notre extermination, j’espérai que Mephiles saisisse le raisonnement. Ce que je faisais n’était pas forcément la chose la plus à même de nous aider mais à défaut d’avoir mieux, je préférais défendre une cause plus noble que celle des Lyoko-Guerriers à savoir tout faire pour nous empêcher de sortir.

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Mephiles observa Hears lorsque cette dernière déposa à son tour sa main sur l'épaule d'orée de la créature. Elle semblait ne pas lui en vouloir en fin de compte. Elle lui expliqua alors que sauté dans la mer numérique n'était pas en faite la meilleure des solutions. Dans ce cas que pouvait-il faire ? Passer le reste de ses jours à errer en attendant que les Lyoko-guerrier mettent fin à l'existence de ce monde ? C'était hors de question.
De plus, le grand saut risquait de le faire tomber dans les bras de Xana et cela aussi il le refusait. Il refusait de rejoindre l'un des deux camps cette idée était désormais à exclure, en tout cas pour le moment. La priorité pour lui était de retrouver son passé perdu et plutôt que de prendre des risques en se joignant aux Lyoko-guerrier ou à Xana, il préférait trouver des réponses lui-même.

Hears commença alors à lui expliquer l'utilité des tours. Elles étaient apparemment étroitement liées à la guerre entre les mondes, on pouvait presque dire qu'elles étaient les armes de cette guerre. L'être en armure aurait bien voulu en apprendre plus, surtout que Hears semblait en savoir beaucoup sur ce domaine, mais il allait se contenter de ces quelques informations qui avaient déjà une grande importance. De toute façon il valait mieux pour lui d'assimiler tout ça petit à petit, apprendre tout d'un seul coup risquait de lui poser de nombreux problèmes... et il en avait déjà assez à régler.
La dernière phrase de Hears fit réfléchir Mephiles... peut être avait-il pris une décision trop rapide. En effet, Xana avait peut-être des méthodes trop extrémistes mais c'était sa façon à lui de vouloir les sauver. Il ne comptait pas pour autant le rejoindre, mais si jamais un jour il aurait l'occasion de l'aider lorsqu'une tour seras sous son contrôle, il le fera sans aucun doute.

- Tu penses que Xana accepterais mon aide...même si je ne rejoins pas ses rangs ?

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- « Tu sais, pour moi les méthodes de XANA sont fiables. Je ne dis pas que les Lyoko-Guerriers ne possèdent pas un moyen de nous ramener mais… Jusqu’à présent ils n’ont pas été d’une grande utilité à notre cause. XANA, lui, nous permet de sortir de temps à autre, chose que les Lyoko-Guerriers ne pourront peut-être jamais nous donner. »

Je croyais en ce que j’estimais juste. Je me voyais mal rejoindre la cause des Lyoko-Guerriers, après tout qu’est-ce que ça changerait hormis une mort assurée. Mephiles pouvait faire comme bon lui semblait, en tout cas s’il m’empêchait de faire ce que j’avais à faire je n’hésiterais pas. Entre ma liberté potentielle contre sa dévirtualisation, définitive ou non, il n’y avait pas photo. Je préférais nettement risquer ma vie dans une hypothèse que dans de chimères promesses de gens qui ne savent pas de quoi ils parlent. Cependant cette pensée me rendait quelque peu nerveuse, certes, j’aurais davantage de remord à m’en prendre à lui maintenant que je lui avais parler, mais la liberté des uns ne se faisaient-elles pas au détriment de celle des autres ?
Il fallait partir avant que je ne m’attache encore plus à cette nouvelle connaissance. Ce petit être à peine humanisé dans une grande armure dorée, quelle rencontre fantastique en soi ! Je n’avais jamais vu une telle créature, oh bien sûr en usant de ce terme je ne me voulais pas péjorative, mais tout de même, son apparence était digne d’une création de XANA. Quelque part j’étais convaincu que c’était le programme qui l’avait créé, il ne venait pas de la Terre c’était certain. A moins que cette dernière ne lui manque pas… Non, impossible qu’une telle liberté vous indiffère. Je fis demi-tour, sans m’avancer et regardant ma future destination, à savoir le chemin dos à Mephiles, je dis comme anxieuse :

- « Fais ce que bon te semble, Mephiles. Mais je tiens tout de même à te le dire… Si la voie que tu choisis m’empêche de réaliser mon rêve, et si par conséquent tu te bats contre la liberté, je ne pourrais faire autrement. »

Faire autrement quoi ? J’imagine qu’il l’avait deviné, après tout la vie sur Lyoko n’était rythmée que par les combats qui sévissaient de plus en plus. La résurrection de XANA, ou plutôt le fait qu’on ai faillit se débarrasser définitivement de lui, semblait lui avoir redonner l’ardeur des premiers jours. Un renouveau donc mais qui ne se ferait pas sans souffrance. Après ces quelques mots, je commençais finalement à partir. Non pas que l’envie se faisait sentir, tout simplement pour ne pas avoir trop d’affection pour Mephiles, affection qui de toute manière ne changerait rien à ma mission : protéger les tours des Lyoko-Guerriers. S’il n’était pas avec moi, c’est qu’il était contre moi. Dans un sens j’avais peur qu’il croit que tout ce que je lui avais dit était du vent, je pouvais occulter beaucoup de choses, j’aurais pu me battre contre un frère pour ma liberté.

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Les Lyoko-guerrier pourraient les ramener ? Mephiles commençait à avoir une mauvaise vision des Lyoko-guerrier, si vraiment ils pouvaient les sauver de ce monde pourquoi cherchaient-ils un moyen de tous les éradiquer ? C'était incompréhensible pour la créature dorée, ils avaient les moyens d'agir et ils ne faisaient rien. Hears se retourna, observant ainsi de ses yeux inexistants ce qui se trouvait derrière Mephiles, à savoir un long chemin. Avant d'entamer sa route, elle mit Mephiles en garde sur le fait qu'elle n'hésiterait pas à se débarrasser de lui s'il se mettait entre elle et sa liberté. Mephiles n'était pas plus affecté que cela aux propos de Hears, il comprenait son point de vue et de toute façon il réagirait exactement de la même manière à sa place. Entre la liberté et une personne que l'ont venait à peine de rencontrer, le choix ne se posait même pas. Hears commença à partir, mais Mephiles décida d'emboîté le pas.

- Mais dit moi... Si les Lyoko-guerrier ont les moyens de nous libérer, pourquoi ils ne le font pas ? Ça leur coûterait quoi d'essayer ?

Peut-être était-ce la peur qui les empêchaient de faire ça ? La peur de libérer quelque chose qu'ils regretteraient amèrement. Ou alors ils devaient penser que les prisonniers de ce monde représentaient un trop grand danger pour le leurs ? Mephiles les comprenait également, c'était un choix assez difficile d'apporter l'inconnu dans son monde sans savoir les conséquences que ça pourrait avoir.

- Nous ne sommes pas des monstres... nous sommes seulement différents.

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Pourquoi me posait-il cette question ? Après tout il n’avait qu’à demander à celui qui l’avait informé avant moi, le Lyoko-Guerrier. Je n’avais aucune idée de ce qu’ils pouvaient penser, peut-être ne nous jugeait-il pas assez bien pour entrer dans leur monde, peut-être le voulait-il, après tout rien ne prouvait réellement que les gens comme nous disparaissaient une fois le monde désactivé. Seulement voilà, dans le doute je préférai faire confiance à quelqu’un qui m’avait sauvé plutôt qu’à des inconnus venant d’un monde idyllique et que j’enviais. Je croyais qu’il allait s’arrêter là mais il me suivit, il me plaisait bien ce Mephiles, simplement dommage que nous ne partagions pas exactement la même vision du monde. Quoique dans un sens si ça avait été le cas nous n’aurions rien eu à nous dire.
Je réfléchis à sa question. Qu’est-ce que ça pouvait bien leur coûter de nous libérer ? Du temps ? De l’argent ? Les deux ? Ou bien étaient-ils simplement incapables de le faire… XANA, lui, le pouvait alors pourquoi se poser tant de question, le choix était vite fait pour moi. Les Lyoko-Guerriers se méfiaient de nous, c’était évident, mais de là à nous agresser à peine nous ayant en ligne de mire… Je trouvais ce comportement excessif. Je continuai d’avancer, lui disant qu’il n’y avait pas grand-chose de logique mais que dans la mienne j’y avais trouvé un semblant de paix. Sa réflexion m’avait touché, non, nous n’étions pas des monstres mais ça les autres s’en fichaient éperdument :

- « Ce que nous sommes importe peu… »

Voilà, c’était dit. J’étais peut-être étrange sur ce monde avec cette armure, avec cette roche brillante semblant toujours mouillée en guise de vêtement et cette robe ouverte mais après tout, je suis comme je suis. Dans le monde réel je ne ressemblais en rien à la créature que j’étais ici et j’imaginai Mephiles dans le même cas. Peut-être que les Lyoko-Guerriers avaient peur de se retrouver avec une horde de monstres dans leur monde… Monstre… Voilà le mot était sorti, moi qui ne l’avait jamais prononcé. Mephiles avait raison, ici nous n’étions pas humains mais les Lyoko-Guerriers ne l’étaient pas plus que nous si on raisonnait de cette façon :

- « Si tu retrouves ce quelqu’un… Dis lui ce que tu sais, ce que certains ici veulent. L’important c’est qu’il comprenne, pour nous aider il n’y a que cette solution. A présent nos chemins doivent se séparer… J’ai été heureuse de te rencontrer, j’espère sincèrement qu’on se reverra. »

Je me mis à courir comme pour échapper à ce contact qui générait chez moi un trop plein d’émotions. Je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose, il était trop naïf, trop gentil, trop innocent malgré son apparence belliqueuse. Quelque part je savais qu’il allait finir par être corrompu, par mon camp ou le leur, ce n’était qu’une question de temps. Je devais le laisser réfléchir, ne pas lui forcer la main car de toute façon il semblait bien trop perdu pour prendre parti. Malheureusement pour lui, s’il voulait survivre sur Lyoko assez longtemps pour avoir une chance de retrouver une vie normale, il devra un jour rejoindre quelqu’un, c’était inévitable pour survivre ici. Désolé Mephiles, je dois partir…

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